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Des fourmis au Tchad

5 juin 2013

Vous étiez où le 5 juin 2012 ?

IMG_2721C'est officiel, cela fait un an que j'ai quitté le sol africain, même si une partie de moi y restera à jamais...

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1 juin 2013

Africa, états faillis, miracles ordinaires.

"Il m'est arrivé de voir le soleil se coucher, fade et sans éclat, sur le pavé froid et déprimant de Londres, et de me retrouver le lendemain matin devant une case de pisé, sur le flanc d'une colline kenyane, à l'observer se lever dans toute sa gloire sur les plaines d'Afrique de l'Est. En fait, l'Afrique est toute proche.

Peu de gens s'y rendent car le continent traîne une réputation de pauvreté, d'épidémies, de guerres. Pourtant, ceux qui font le voyage sont souvent surpris par l'accueil, ensorcelant bien plus qu'angoissant. En Afrique, les visiteurs sont bien accueillis, choyés même. Allez-y ! Vous découvrirez que la plupart des Africains sont bienveillants, aimables et d'une infinie politesse. Leur générosité vous étonnera. Les Africains ne manquent pas de savoir-vivre, au contraire ! Et il n'a pas été nécessaire de le leur inculquer : en Afrique, pas de sourire de convenance, chaque "bonjour" est authentique. Lorsqu'ils se croisent, les Africains se saluent et se parlent. Ils n'ont pas le regard fuyant, ils vous prêtent réellement attention. Ils vous tiennent la main, passent leurs bras autour de vos épaules. Ils donnent et reçoivent des autres sans arrière-pensée. Chez eux, c'est aussi naturel que la musique.

Sans exception, les Occidentaux qui débarquent pour la première fois sont frappés par la beauté et l'étendue du continent. Même le ciel y semble plus haut. Souvent, une faille s'ouvre en eux. Les voilà qui perdent leurs inhibitions, se sentent plus vivants, davantage eux-mêmes. Ils commencent à comprendre pourquoi, jusqu'alors, ils n'ont vécu qu'à moitié. En Afrique, les choses élémentaires de la vie - la lumière, la terre, l'eau, la nourriture, la naissance, la famille, l'amour, la maladie, la mort - sont plus présentes, plus intenses. D'un coup, les visiteurs réalisent ce que vivre signifie réellement. Au risque de généraliser grossièrement, nos existences noyées dans l'opulence, harcelées par le temps qui court, ont été privées de valeurs humaines qu'on trouve encore à profusion en Afrique."

Première page du livre "Africa, Etats faillis, miracles ordinaires" de Richard Dowden. Editions Nevicata.

15 avril 2013

La Croix du Sud

On peut l’aborder de différentes manières. La première en parlant de constellations. La deuxième en parlant de son origine et de sa signification. Et la troisième, bien que proche de la deuxième, en parlant des légendes. Vérités, hypothèses, histoires, … toutes sont liées d’une façon ou d’une autre l’une à l’autre.

Croix du Sud

Commençons par le début, la croix, c’est quoi ? Il existe au moins 22 modèles différents dans le désert saharien. Le nom le plus connu reste la Croix d’Agadez (ville au Niger) ou d’Iferwan. Mais chacune est unique et représente tantôt un message qui porte un symbole parfois oublié, tantôt l’histoire de toute une tribu ou un peuple, tantôt une ville ou une oasis tout le long de la route effectuée par les nomades Touaregs. La croix est le guide tout au long du voyage car elle symbolise l’étoile du Sud. Ce qui m’amène à sa « première »: les constellations :

La Croix du Sud est une petite constellation de l’hémisphère sud. La plus petite étant appelée « la boîte à bijoux ». Cette constellation nous permet de trouver le pôle sud céleste. Je vous épargne la partie scientifique que l’on peut trouver sur Wikipédia et autres sites Internet. Mais sachez qu’elle est représentée sur les drapeaux de l’Australie, du Brésil, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Cocos, de la Nouvelle-Zélande, de Samoa, …

Passons à sa « deuxième » : son origine. Plusieurs études montrent qu’il est difficile de connaître sa vrai origine. Période égyptienne ? Période préislamique ? Périodes influencées par le christianisme et sa croix chrétienne ? Influencée par la croix de la déesse Tanit (Carthage) ? Une origine est plus récurrente : Cette croix en forme de pommeau de la selle du chameau peut aussi symboliser les quatre points cardinaux. Elle se transmet de père en fils lors de la puberté ou des circoncisions avec le message « Mon fils, je te donne les quatre coins du monde car, on ne peut savoir où on mourra ». Ces croix ont donc également fait allusion à la virilité du jeune touareg et à son côté nomade. A côté de cela, elle peut également représenter divers symboles de la vie : le masculin, le féminin, le mariage, la fertilité, la naissance, … Il fut une époque où elles n’étaient portées que par les hommes ou à une autre époque que par les femmes.

Amour

Concernant sa « troisième », la légende, voici celle qui revient le plus souvent : Un jour, un jeune homme voulait avouer sa flamme à une jeune fille. Ceci était impossible car elle était enfermée dans sa maison toute la journée. Il demanda au forgeron de faire passer son message à l’aide d’un bijou. Il faut savoir que le forgeron était un homme important dans la société Touareg. C'est lui qui réparait les instruments de cuisine ou tous les éléments en cuivre essentiels à la survie d'une famille. Il avait donc le droit d’entrer dans toutes les maisons. Pour rester discret, il créa alors un pendentif en argent. Amour, en langue Tamachek, ce dit Tora et se représente par les signes + et O. La combinaison de ces deux éléments donne l'ébauche de la croix. Les fioritures sont là pour maquiller le message trop évident et pour faire joli. Il ne lui resta plus qu’à glisser discrètement le bijou dans les mains de la femme en question.

3 avril 2013

La DCC en force en Belgique !

Il y a la rencontre des volontaires avant la mission...

Il y a la vie avec les volontaires pendant la mission...

Et il y a la famille des volontaires après la mission !

Petite visite des Frenchies en Gelgique. Au programme : Bruxelles, chocolat, Bruges, bière, le Pôle Nord qui est notre côte, Mongo, les Babeluttes, la messe africaine, N'Djaména, les cuberdons, ...

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3 avril 2013

Pablo Neruda - Il meurt lentement

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l'habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur

de ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n'écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver

grâce à ses yeux.

Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement

celui qui évite la passion

et son tourbillon d'émotions

celles qui redonnent la lumière dans les yeux

et réparent les coeurs blessés.

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap

lorsqu'il est malheureux

au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques

pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd'hui !

Agis tout de suite !

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d'être heureux !

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25 février 2013

Témoignage

On m'a demandé de rédiger un court témoignage à la DCC... Voici le résultat :

Constructeur. Cela a été mon “titre” pendant presque 30 mois. Les gens me demandent après coup ce que j’ai bien pu construire dans ces contrées lointaines et désertiques du Tchad. Cela me fait toujours sourire car la première chose à laquelle je pense sont les trottoirs et les murs de clôture que j’ai fait construire pour le Diocèse de N’Djaména. Cela peut être considéré comme la première et dernière étape d’un chantier, mais la mission ne s’arrête pas là. Vient ensuite le nombre incalculable de devis et de plans que j’ai pu produire sans pour autant que tous ces projets ne voient le jour car souvent il s’agit d’avant-projets. Mais le futur est en marche, il ne faut pas perdre espoir, il faut continuer à motiver les gens. Puis je leur parle des aménagements et des rénovations ou réfections que j’ai effectués pour la Mission Catholique. On parle de « re »-construction pour améliorer la tâche, le quotidien ou le bon fonctionnement du bâtiment existant. Cela aussi permet à la Mission d’exister, d’accueillir, de vivre et de faire espérer en aidant au développement. Entre toutes ces étapes, je vous rassure, il y a eu aussi le suivi de chantier de quelques belles constructions. Allant de latrines, à bibliothèque à logements de taille assez conséquente. La tâche qui m’a été confiée était donc très variée.

Mais partir en coopération en tant que constructeur ne s’arrête pas uniquement à la construction matérielle. Il y a aussi les amitiés avec les entrepreneurs et leurs équipes et les amis dit « locaux » qui se construisent au fur et à mesure que le temps passe. Petit à petit, un climat de confiance se créé. Des murs tombent, des langues se délient. On apprend à se connaître. On s'insère dans la vie locale avec ses coutumes. La confiance mutuelle s’installe. Cela forme des moments uniques et indescriptibles.

Et puis vient l’incontournable, la construction du volontaire en lui-même. Chaque jour apporte son lot de merveilles, de désillusions, de découvertes, de sourires, d'émotions fortes, de larmes, de peines et de joies. A chaque pas que l’on fait, on se construit sa vie et son expérience là-bas. On déplace ses limites, même celles que l’on croyait infranchissables ou indétrônables. On revient à l’essentiel. On se concentre sur ces petits bonheurs simples qui sont à portée de main et que l’on ne voyait plus forcément. On se construit intérieurement.

 

 

1 février 2013

Les petits souvenirs qui font sourire…

Le soir sur le chemin vers la maison, je longe un parc avec de grands arbres. Il s’y cache de nombreux oiseaux invisibles qui piaillent avec joie. Non, ce ne sont pas les grands oiseaux blancs du Tchad…

L’autre jour, avec le vent qu’il y avait, tout volait dans tous les sens. La sensation et le bruit du col de ma veste avec ces boutons métalliques qui s’est rabattu, m’a fait penser à un criquet qui me tombe sur l’épaule…

Je m'amuse souvent à regarder les plaques de voiture et j'y trouve : 235, TCH, EFT, ACA, VSI, DIS, CMS, CET, JRS, NDJ, AFR, CCU, IFT, CCF, IDT, BDT, RFI, ...

J’attendais à la caisse d’un marchand de journaux puis soudain, je vois quelque chose qui passe à vive allure sur le sol. La première idée qui m’a traversée l’esprit était un cafard qui se faufilait dans un coin. Ce n’était qu’un Maltesers qui avait échappé de la main du client suivant et qui roulait au sol…

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11 juin 2012

Eléments perturbants au retour...

- avoir les pieds propres

- ne pas transpirer

- avoir de l'eau chaude à la demande à n'importe quel moment du jour ou de la nuit

- pas de coupure d'électricité

- personne qui se dit bonjour dans la rue

- pas de sable, nul part !

- à 22h, il fait encore clair dehors !

- faire pipi entre 5 et 8 fois par jour

- remettre des chaussettes et des pulls

- ne jamais se dire "j'ai trop chaud"

- pas d'insectes, de chèvres, de vaches, de dromadaires ou de poules à l'horizon

- confondre le bruit des tondeuses / scie sauteuses et autres machines électriques avec la prière du muezzin

- pas d'appel à la prière ou de prière du muezzin au loin

- pas de Salam Alekoum, kikef ? afe ?

- ...

5 juin 2012

Mon dernier vol…Je quitte ce pays qui m’est devenu si cher…

En ce qui concerne le chantier de Boutal Bagar, l’entrepreneur papa Eloi revient à la charge. Il menace de trainer la Mission Catholique en justice si on rompt le contrat. Et c’est bien ça tout le problème : on n’a TOUJOURS PAS signé le contrat ! A l’aide du vicaire général, le père Paolino comme médiateur, nous trouvons ensemble un arrangement. Papa Eloi s’engage à changer son équipe existante, les sœurs engagent quelqu’un pour prendre ma place et ils se retrouvent dans un mois pour refaire le point.

19h30… Je suis encore au bureau. J’attends le vicaire général pour donner l’ordinateur et les clés du BED, mais il est en retard. Plus le temps d’attendre, j’apporte le tout à la salle à manger de l’évêché. Je redis au revoir à l’évêque pour la troisième fois de la journée. Il n’a toujours pas compris que je ne reviendrai plus demain… Kieke.

Je suis dans un état second…

Je rentre à la maison, je boucle les derniers sacs, je prends une douche et j’adore mes colocs ! C’est devenu une habitude tacite lors d’un départ : ceux qui restent prennent tout en charge. La personne qui part ne doit s’occuper de rien sauf de profiter des derniers instants et moments forts, même très fort avec les amis. Eux s’occupent des papiers, du timing etc.

Direction l’aéroport pour enregistrer mes bagages et prendre mon dernier cachet « sorti du Tchad le 5/06/12 ». On se retrouve tous au restaurant libanais. Tous, c’est un mélange de tout horizon confondu : expats, humanitaires, volontaires, Mongo, Sahr, N’Djaména, Armée française, Français, Espagnols, Tchadiens, Colombien, …

J’ai le cœur qui bat trop vite…

J’ai un haut le cœur en voyant un début de larmes couler chez Tiphaine et Vianney…

Je fais pareil…

4 juin 2012

On arrête

La grosse blague de la journée ? La toute dernière ? La plus incroyable de toutes ? Les Sœurs Missionnaires de la Charité m’annoncent qu’elles veulent changer d’entrepreneur… Alors là, j’en avais déjà vu et entendu beaucoup ici, mais là, c’est la meilleure ! Je quitte ma vie d’ici dans 48h… Et en plus, c’est moi qui peut l’annoncer à l’entrepreneur Papa Eloi…

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